« De Saint-Sulpice au Crotoy, les méandres picturaux d’Albert Matignon » par Marie-Domitille Porcheron le 18 novembre à 17h30

Cette séance mensuelle se tiendra dans l’auditorium Charles-Pinsard de la bibliothèque Louis-Aragon, le lundi 18 novembre à 17h30.

Quand Alfred Manessier rend visite en1931, au peintre Albert Matignon (Sablé-sur-Sarthe,1860-1937), à Paris, il revoit non plus l’artiste et le bonhomme taiseux qui avait accompagné et guidé ses enfances de peintre mais un artiste alors âgé (il a 71 ans) qui vit 17 rue de Tournon dans l’aisance certaine que lui procure son infatigable activité de portraitiste de mondaines ou de bourgeoises, et de peintre de ces scènes de genre (jeux et fêtes, mascarades, belles allongées, « morphinées », héroïnes de romans, nudités féminines plus ou moins érotisées) dont raffolait la Belle Époque tout en maintenant ses expositions régulières aux divers Salons à coup de grands formats reprenant, agrandies, les marines que le peintre brosse avec énergie sur toutes les côtes de France et particulièrement  la Baie de Somme.  Alfred Manessier découvrant alors dans l’atelier de l’artiste les œuvres autres que les rapides et séduisantes pochades qui avaient enchanté son enfance et son adolescence, fut, me dit Christine Manessier, fort dérouté et même déçu (selon une communication orale de Christine Manessier le 22 février 2023). C’est cette déception qu’il m’appartient aujourd’hui d’éclairer en retraçant plus précisément les « méandres » de la carrière picturale d’un Albert Matignon, le plus souvent placé aujourd’hui dans la catégorie légèrement méprisante des « petits maîtres » et réfractaire semble-t-il aux divers et scintillants courants de l’art contemporain.